Portrait : José Moura, directeur technique chez Mobimo FM Service SA
Le matin, à six heures moins le quart, quand José Moura lit les nouvelles sur son téléphone portable, il fait généralement encore nuit dehors. S’est-il passé quelque chose cette nuit que son équipe pourrait remettre en bon état ? Ses employés ont-ils besoin de son soutien ? L’équipe est-elle au complet aujourd’hui ? José Moura s’informe sur tous les travaux entrepris par son équipe et connaît chaque recoin du Quartier du Flon.
« Je suis également joignable le week-end, car un service de quartier fonctionne sept jours sur sept ». Qu’il s’agisse de jours de semaine, de week-ends ou de manifestations exceptionnelles comme des concerts ou des festivals de rue, c’est chez José Moura que tous les fils convergent : de la logistique, la technique, la sécurité et du nettoyage à la mise en œuvre des plans d’avenir du quartier en plein essor.
Quartier du Flon – une ville dans la ville
En 2009, Mobimo Management SA a repris l’ancien quartier industriel. Depuis le début de l’année 2019, Mobimo FM Service SA est responsable de la gestion des installations du Quartier du Flon, qui s’étend progressivement. Actuellement, cela comprend les salles publiques et une partie des zones accessibles au public de certains bâtiments du quartier. Le Flon couvre une superficie de 55’000 kilomètres carrés – à titre de comparaison : d’après les standards de la Fifa et de l’Uefa, un terrain de football mesure 105 x 68 mètres, ce qui correspond à une superficie de 7’140 mètres carrés.
« Il est important de vivre le concept de service et d’être fier de pouvoir travailler dans le Flon », dit José Moura. « Car pour les 20’000 passants et visiteurs quotidiens, nous représentons Mobimo dans son ensemble ».
Une course contre la montre
José Moura est aussi responsable du nettoyage du Parking du Centre de quatre étages. La cage d’escalier du parking sent bon la fraîcheur. Ce n’est pas évident, car à l’aube, une course contre la montre commence pour l’équipe du Flon : d’abord, il faut essuyer et passer l’aspirateur, puis laver et sécher avec les machines de nettoyage spécialement équipées. Ensuite, il faut contrôler si les ascenseurs et les cages d’escalier sont propres. Les éclairages fonctionnent-ils, sont-ils bien visibles ? Les issues de secours sont-elles dégagées ? Tout doit être parfait dès l’arrivée des premiers employés et visiteurs dans le Quartier du Flon.
« Des nerfs d’acier et ne pas demander à son équipe ce que l’on ne ferait soi-même ! »
Il apprécie l’honnêteté et une attitude claire : « Je dois pouvoir compter sur mon équipe et mon équipe doit pouvoir compter sur moi », sait José Moura par expérience. « Il faut être capable de réagir rapidement et professionnellement aux incidents ». Le dialogue constant avec son supérieur Christophe Marin est également important. « Nous en sommes encore à la phase de mise en place dans le quartier du Flon et en dehors, il est donc essentiel d’agir de manière flexible », ajoute-t-il.
Récemment, un week-end, il y a eu des dégâts d’eau dans l’un des bâtiments. José Moura est rapidement arrivé sur place, a montré aux pompiers où se trouvent les conduites d’eau. Ensuite, il a vérifié et signé tous les rapports.
José Moura, Christophe Marin et sept spécialistes sont responsables de la gestion des installations sur place. Parmi eux, il y a trois spécialistes qui font fonctionner les machines de nettoyage lourdes et quatre concierges. L’équipe bien rodée de Flon veille à ce que le quartier branché reste sûr et bien entretenu jour et nuit.
Être bien informé et toujours prêt à agir
José Moura et son équipe travaillent en étroite collaboration avec le service de sécurité Protectas et la police, en particulier du jeudi soir au dimanche matin, lorsque les fêtards sortent et beaucoup d’entre eux ne rentrent pas à la maison avant six heures du matin. Car dès cinq heures du matin, les grandes machines de nettoyage commencent à travailler dans les ruelles et les rues du quartier.
« Je dois être capable d’estimer ce que je peux déléguer et quand on aura besoin de moi sur place. Par exemple, lorsqu’on m’a dit qu’une fête illégale se déroulait dans l’un des bâtiments dont la démolition avait été approuvée, j’ai immédiatement appelé la police et lui ai demandé de faire évacuer le bâtiment ».
Ne rien laisser au hasard
José Moura a élaboré tous les plans opérationnels de l’équipe du Flon. Pour ce faire, il a bénéficié de sa connaissance approfondie du Quartier du Flon. Il connaît les procédures dans son quartier, sait quand les camions et quand les visiteurs arrivent. Et bien sûr, il sait aussi manipuler les machines de nettoyage lourdes – des grandes, qui peuvent contenir jusqu’à 1’000 litres d’eau, aux plus petites machines électriques Glutton, qui nettoient même les plus petites fissures dans le sol et peuvent également être utilisées l’après-midi quand le quartier est très animé.
Tout est sous contrôle – même pendant la phase d’implémentation
Généralement, il fait encore nuit lorsque les spécialistes se mettent au travail. C’est pourquoi des contrôles de qualité sont nécessaires pendant la journée. « J’en discute directement avec les responsables afin de remédier à d’éventuels défauts. Cela nous aide aussi à nous améliorer constamment en tant qu’équipe. »
Enfants jouant dans la fontaine
« En Suisse romande, les concierges sont spécialisés dans la technique et le nettoyage », explique José Moura. En plus, 200 conteneurs et 100 installations sanitaires publiques sont nettoyés entre six et neuf heures du matin. Sans oublier les bancs, sous les rampes et les graffitis sur les murs. Et bien sûr la fontaine au milieu du quartier, pour que les enfants puissent y jouer en toute sécurité.
Une attitude positive face à la vie
Dans les années 80, José Moura est venu du Portugal en Suisse – à Lausanne. A cette époque, le Quartier du Flon, ainsi nommé d’après la rivière du même nom, était encore un quartier industriel abandonné avec des entrepôts et des magasins colorés. Depuis, le quartier a connu des changements majeurs. « Le Quartier du Flon est devenu une ville attrayante en plein cœur de la ville », explique José Moura. Quand on lui demande comment il fait face à une si grande responsabilité, il répond : « J’essaie de voir le positif dans la vie ; cela m’aide à considérer les défis de manière plus détendue » – et sourit.